Mon enfant est agressif : 3 étapes pour retrouver la sérénité
Et si on parlait du comportement agressif… sorti de nulle part 🤔 chez nos enfants ? On est parfois assez étonné.e de voir notre enfant, parfait petit ange à nos yeux 😇, se transformer en vrai petit démon ultra-agressif 👿, alors qu’il nous est impossible de déterminer l’origine du changement dans son comportement.
Ici, je ne vais chercher à connaître le POURQUOI derrière ce changement d’attitude de l’enfant, car ce n’est pas forcément un élément qui importe beaucoup pour mieux accompagner notre enfant.
À la place, je te propose trois étapes pour aider ton enfant à sortir de son comportement agressif, sans punition ni récompense, et en renforçant le lien parent-enfant ☺️ .
Trop beau pour être vrai ? Pas pour un parent qui sait recevoir au quotidien tout le soutien qu’elle mérite…
Quand les méthodes traditionnelles d’éducation ne donnent rien face à un enfant agressif.
Il y a quelques jours, une maman m’a laissé le message suivant sur WhatsApp :
“Ça fait 15 jours que ma grande qui a cinq ans et demi est plus violente, alors que ça ne lui correspond pas du tout.
D’habitude, elle est super gentille, obéissante et tout ça.
Quand elle a besoin de régler ses problèmes, elle va pincer, pousser... L’autre jour, elle a même mordu, ce qui ne lui ressemble absolument pas.
Et j’ai beau lui dire, ça ne change rien.
Alors évidemment, quand je lui dis, elle s’en veut, elle n’est pas contente, elle s’excuse, mais le problème, c’est qu’elle recommence ensuite...
Si j’essaie la technique de “je me fâche”, et bien pareil, elle n’est pas contente, mais ça ne change rien. C’est comme si elle avait du mal à contrôler sa force...
Je me demande si je m’y prends de la bonne manière, mais là, à part lui répéter dix fois par jour, je ne vois pas trop ce que je peux faire de différemment...”
Alors à cette maman, qui m’a laissé ce message, voici ce que je lui ai donné comme éléments de réponse,
à la lumière de ce qu’on sait du fonctionnement du cerveau des enfants
et des outils d’écoute de l’approche parentale Hand in Hand.
Se poser les bonnes questions, pour éviter frustration et pétage de plomb avec un enfant agressif
D’abord, bravo de voir dans le comportement de ta petite une difficulté à se réguler, effectivement, c’est sans doute bien de ça qu’il s’agit.
Ta demoiselle est une enfant pleine de qualité, et pouvoir distinguer sa façon de réagir de ce qu’elle est en soit, est super.
Bravo également de te poser toutes ces questions, de tâtonner, en interrogeant la manière dont tu t’y prends. C’est un exercice toujours délicat de remettre en cause certains de nos automatismes de parent. Et oser les questionner, c’est un exercice qui demande une grande humilité.
Je ne connais pas tout ton contexte familial et ma manière de répondre à ta question sera faite avec une grande humilité, en fonction de besoins que je sais universels, et de situations relativement communes au sein des fratries.
Évidemment, si tu sens que tu as besoin d’un soutien plus poussé pour toi, et pour faire face à cette situation qui peut être un peu dérangeante ou perturbante, je t’invite vraiment à te faire aider.
Tu le mérites réellement. Et ta famille aussi.
La situation que tu vis est hyper frustrante, surtout venant d’une enfant qui, comme tu le dis, est d’habitude plutôt sereine et bien dans ses baskets.
Comme tu l’as remarqué, les méthodes traditionnelles qui consistent à punir, gronder, mettre à l’écart etc. n’empêche pas le comportement de se reproduire chez un enfant qui se montre agressif. Elles peuvent stopper le comportement sur le coup, c’est vrai, mais sur le long terme, leurs effets ne sont pas “tip-top” en terme d’estime de soi et de relation saine entre enfant et adulte.
Adopter une approche (peut-être) radicalement différente pour dire adieux aux comportements d’un enfant agressif.
Ce que je vais te proposer ici, c’est probablement une approche radicalement différente de la façon dont toi-même, tu as été élevée par tes enfants, ou dont tu as élevé tes enfants jusque-là.
Je vais te demander pendant quelques minutes de me faire 100 % confiance et de suivre le raisonnement que je vais te proposer. Garde toute ta curiosité et ouverture d’esprit possible, et allons-y.
Le comportement agressif d’en enfant, comme le signal d’un mal plus profond
L’idée fondamentale de l’approche Hand in Hand, c’est de dire que plus tu renforceras la connexion ou le lien d’amour qui existe entre ta fille et toi, plus elle se sentira en confiance pour se libérer de ce qui la chiffonne et l’empêche d’être la petite fille enjouée et flexible que tu connais bien.
Et une fois qu’elle sera libérée des tensions qu’elle a en elle et qui font qu’elle n’a plus de capacité à s’auto-réguler … alors à nouveau, elle sera plus coopérative, à l’écoute, et relax avec tout son entourage.
Je te propose de voir tous ses comportements compliqués : mordre, repousser, pincer, taper, etc.. comme le signal que quelque chose ne va pas en elle. D’ailleurs, tu l’as toi-même remarqué : cela n’a rien d’habituel chez elle.
C’est nouveau. Et bien, prenons cela comme une sorte d’appel à l’aide.
Si elle pouvait articuler parfaitement ce qu’elle ressent en elle, ça donnerait quelque chose du style “ là, maman, j’ai vraiment besoin d’aide, ça ne va plus”…
D’ailleurs, ce serait bien si nos enfants pouvaient verbaliser aussi bien leurs besoin… mais en fait, non - en tout cas pas à cette âge là. C’est via l’interprétation de leur comportement qu’il nous fait lire dans leur pensée et dans leur cœur.
En soi, ton ainée n’a aucune envie de faire mal à son petit frère. Et tu l’as très justement noté : elle se sent super mal à chaque fois que tu lui fais remarquer.
Devenir agressif = passer en mode “survie”
Un enfant agressif, c’est un enfant qui cherche à se défendre, car au fond de lui, il y a comme une angoisse, ou une anxiété, qui le ferait passer un peu en mode “survie”.
À chaque fois qu’elle répond de manière agressive face à son petit frère, vois-le comme un appel au secours. Et la réponse la plus efficace que tu peux lui apporter, c’est d’intervenir le plus rapidement possible, en stoppant son comportement, et surtout en RESTANT avec elle, afin qu’elle puisse enfin se libérer de ses sentiments qui l’empêchent d’être la petite fille que tu connais bien.
Ç’a l’air facile dit comme ça. Sauf qu’un enfant qui n’a pas forcément l’habitude qu’on écoute ses frustrations et ses pleurs, ne va pas se laisser aller comme ça, juste parce que nous, ses parents, nous décidons, un beau jour, de nous rendre disponible pour le faire. C’est grâce à un travail à faire au quotidien et une relation de confiance qui se tisse plus serrée chaque jour, que ton enfant apprendra à se libérer en ta présence de ses tensions et de ses émotions un peu fortes.
D’ailleurs 💡:
si tu souhaites en savoir davantage sur la façon dont les enfants nous signalent que quelque chose ne tourne pas rond chez eux, n’hésite pas à demander le guide “Comprendre les émotions des enfants.”
Tu y trouveras plein d’explications et d’anecdotes pour mieux décoder les comportements agressifs de nos enfants et réagir au mieux. Pour le recevoir gratuitement, laisse-moi simplement ton adresse mail ci-dessous et je te l’envoie illico 👇
Étape # 1 : Avant de s’attaquer au problème de l’agressivité, restaurer la connexion entre ton enfant et toi.
La première étape que je te propose, elle va te sembler peut être un peu déconnectée du problème.
Encore une fois, fais-moi confiance.
Je vais te proposer d’offrir à ta fille, régulièrement, des petits moments en tête-à-tête, mère-fille ou père-fille, pendant lesquels, pour un temps donné, c’est elle qui décidera ce qu’elle a envie de faire avec toi.
Interdiction bien sûr de laisser les petits frères ou sœur s’immiscer dans ce temps à deux. En même temps ce sont des temps courts 10-15 minutes max, pas plus, que je t’invite à minuter avec un timer ⏳.
Également, n’hésite pas à les planifier en avance, car le plaisir de savourer en avance ce temps à deux est important pour ta fille aussi.
Dans ce moment, que l’on nomme un Temps Particulier dans l’approche Hand in Hand, mais que tu peux nommer comme tu le souhaites, ton seul rôle est de d’enthousiasmer et de t’émerveiller de ta fille et de ce qu’elle est.
Qu’elle décide de
faire des sablés avec toi 🍪
de faire des tirs au but⚽️
ou de ranger sa bibliothèque selon les couleurs de l’arc-en-ciel 🌈,
peu importe : rentre juste dans son univers, sans aucun autre but que celui d’être 100 % présente à elle.
Étape #2 : Rester-écouter les frustrations de ton enfant à la fin de ce tête-à-tête, pour le décharger de son comportement agressif.
Prévois toujours un peu de temps à la fin de Temps Particulier : quand la sonnerie retentit, certains enfants sont très perturbés de voir ce temps se finir, et peuvent se montrer assez dépités. Pas de panique : c’est alors le moment de Rester-écouter ton enfant, ce qui constitue l’étape 2 dans le processus que je te propose.
Dans ce moment-là, tu n’as nul besoin d’essayer d’arranger les choses ou de trouver les solutions.
En parlant peu, mais en étant présente, l’idée, c’est uniquement d’accompagner ta fille alors qu’elle “décharge” sa frustration sur ce timer qui a sonné beaucoup plus tôt.
Le prétexte est tout trouvé, si en soi, elle en a gros sur le cœur.
Et ces moments de Rester-écouter sont d’excellents moyens pour elle de vraiment se libérer de toooooutes les autres frustrations qu’elle ressent en elle.
Tu remarqueras qu’à aucun moment, je ne te propose d’analyser ou nommer ces sentiments : vraiment, je t’invite juste
à être présente pour elle
à te montrer bien sûr compatissante, mais sans tomber dans le “pathos”
à lui rappeler que tu as confiance en elle et qu’elle va s’en sortir, même si, là, maintenant, tout de suite, c’est vrai, c’est dur… et ce timer à sonner beaucoup trop tôt 😡!
Étape #3 : Interposer une limite à ton enfant agressif avant qu’il ne soit trop tard
À mesure que tu introduis ces Temps Particuliers de façon régulière, observe la façon dont ta fille se comporte avec son petit frère.
Et dès que tu sens une pointe de comportement agressif pointer chez ta fille, je te propose de passer à la troisième étape : interposer rapidement une limite. Pas besoin de hurler, et de sermonner.
Approche-toi juste doucement de ta fille en la séparant par exemple de son frère, en se mettant à sa hauteur et en lui disant : “ non, je ne peux pas te laisser faire ça”.
Et surtout, reste avec elle.
Le temps qu’il faudra pour que là, elle puisse vraiment se libérer de ses tensions.
La sécurité que tu construis avec elle durant chaque Temps Particulier va grandement aider à ce qu’elle ressente la sécurité dont elle a besoin pour réellement “oser” se libérer de ses tensions à elle.
Et cette libération de sentiments, qui peut s’accompagner de pleurs, de cris, de mouvements parfois brusques, de transpiration, de tremblement, elle fait partie du processus de guérison.
Alors qu’elle traverse tout ça, parle-lui juste pour la rassurer, en lui disant : “Je suis là, ça va aller ma grande, je reste avec toi tant que tu es as besoin.”
Ce sont ces moments de décharges émotionnelles qui l’aideront le plus, combinés à cette sécurité émotionnelle que tu as construite avec elle à travers des Temps Particuliers réguliers.
Le joker à ne surtout pas oublier pour faire face à un enfant agressif
Un dernier point :
Les colères et les éclats émotionnels de nos enfants sont loin de nous laisser indifférents. Et de la même façon que nos enfants ont besoin de soutien pour se libérer de nos tensions, nous aussi, nous avons besoin de bulles dans lesquelles nous libérer de nos frustrations.
Alors avant de conclure, je t’invite à
Prendre ton téléphone 📱
Ouvrir ton carnet d’adresses
Sélectionner dans ton entourage une ou deux copines à qui tu fais 100 % confiance, et qui, tu le sais, savent écouter, sans te juger et sans t’abreuver de conseils en tout genre.
Appelle-les et propose-leur des petits coups de fils, réguliers, pendant lesquels, tour à tour, vous vous autoriserez à vider vos sacs émotionnels de parent, pour y voir plus clair, et pour trouver de vous-même vos solutions, aidées du regard plein d’empathie et de confiance de l’autre.
Cette façon de s’écouter entre parent porte un nom : ça s’appelle le Partenariat d’écoute, et c’est vraiment le socle de l’approche Hand in Hand. Si tu veux en découvrir davantage sur le Partenariat d’écoute, je t’invite à retrouver l’épisode 10 de mon podcast : Parent à bout : et s'il existait un outil gratuit disponible 24/7 pour nous soutenir ?
Alors, vas-y, lance-toi.
Tu le mérites.
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