3 outils pour calmer l’anxiété chez son enfant
Déménagement, décès dans la famille, séparation… : on aimerait éviter à nos enfants de traverser les petits et grands chamboulements de la vie en mode « angoisse ». Mais en même temps, pas sûre que mettre nos enfants sous une cloche de verre serait franchement utile ! Alors on fait quoi pour calmer l’anxiété chez son enfant 🤨 ?
D’abord, je t’invite à repérer les comportements qui signalent qu’une angoisse se cache quelque part. Ensuite, je te propose trois outils 🛠 (prouvés et éprouvé !) pour t’aider à calmer l’anxiété chez ton enfant.
Un plongeur 🤿 dans l’aquarium, quand l’anxiété s’invite sans prévenir
Les peurs enfantines ne sont pas toujours anodines, et c’est la leçon que j’ai apprise de ma fille ainée il y a quelques années.
Nous avions décidé d’aller au Musée de la Mer en famille, et les enfants se réjouissaient d’avance.
Arrivés à l’ouverture, nous avons commencé la visite, plein d’enthousiasme pour toutes les couleurs et les variétés de poissons 🐠 que nous voyons.
Mais soudain, ma fille de 4 ans me tire par la manche et me demande, l’air lugubre si nous pouvions partir.
Interloquée, je la regarde et lui dis que non, la sortie n’est pas encore finie, le repas des phoques est dans quarante-cinq minutes et qu’on ne va pas s’en aller tout de suite.
Elle insiste.
Et j’insiste également dans ma réponse, persuadée qu’elle était juste déçue par le musée et avait décidé qu’il était temps de passer à la suite.
Ce dialogue de sourds se poursuit, jusqu’à ce que ma fille démarre une crise d’angoisse assez incroyable, qui me laisse pantoise : je ne l’avais jamais vu se mettre dans un tel état. Je reste perplexe, incapable de déceler la cause d’une telle explosion de sentiments.
Rationaliser une anxiété, cela ne paie pas toujours
Mon mari me montre alors que dans les premiers, de longs cylindres étroits, un plongeur est en train de réaliser de la maintenance.
Je reviens sur mes pas avec ma fille dans les bras, qui effectivement se crispe tandis que nous approchons.
Je réalise que oui, pour une petite fille de 4 ans, voir un être humain coincé dans un bocal géant, cela peut faire un peu bizarre.
Alors qu’il est en train de sortir de son aquarium, je propose à ma fille de rester. Rien de tel pour qu’elle réalise qu’il n’y a pas de raison, en soi, d’avoir peur ! C’est juste un monsieur qui était en train de réparer quelque chose.
Grossière erreur ! 🤦🏻♀️
Ma fille se cambre en arrière et reprend ses cris de plus belle.
Sachant en plus que ma frustration commence à monter, il ne nous reste plus qu’à sortir du musée, moins de vingt minutes après y être entré.
Je suis énervée, mais j’arrive malgré tout à l’aider à passer à la suite : nous décidons d’aller prendre un brunch au café juste à côté.
Dans ma tête, je me dis que ma fille est sacrément sensible, mais qu’au moins, on n’a pas embêté trop de familles puisque nous étions quasiment les seuls au musée (oui, oui, je sais, no comment…).
Les émotions d’un enfant, ça se décode. À l’époque de cette ancedote, j’apprenais toute juste le métier de maman, et j’aurais tellement aimé avoir un décodeur : en voici un que j’apprécie beaucoup, et dans lequel tu trouveras, je l’espère, de nombreuse clés de lecture pour mieux accompagner ton enfant :
Quand l’anxiété refait surface des années après
Mais l’histoire ne se termine pas là !
Nous proposons à ma fille quand elle a neuf ans de commencer des leçons de voile ⛵️.
À cette époque, monter sur un bateau est quelque chose qui ne lui fait pas peur, et c’est une activité qu’on a faite en famille assez souvent.
Mais la grosse différence, c’est que quand on apprend à naviguer sur un dériveur, tomber à l’eau, c’est relativement fréquent 🩱!
À chaque cours, ce sont alors les mêmes comportements compliqués qui refont surface : un niveau de coopération proche du zéro, de la défiance, de la provocation, des énervements avec ses petits frères…
Bref, rien ne va plus !
Ce qui est intéressant, c’est que vu la façon dont je t’ai raconté cette histoire, tu te dis probablement : « et bien évidemment ! À chaque fois qu’elle a son cours, elle est stressée, et donc c’est sa manière de le montrer et c’est comme ça que l’anxiété s’exprime chez elle ! ».
Bien joué Sherlock ! 🕵🏻
Sauf que je te mets au défi de te rappeler six ans après, et avec un paquet d’autres enfants au quotidien, à te rappeler la potentielle cause de touuuus les comportements débordants que tu observes chez tes enfants.
Je t’aurais juste décrit les comportements de ma fille : aurais-tu été capable de tirer les fils et d’en déterminer la cause ? Pas si sûr !
Mais en fin de compte, ce n’est pas grave du tout 😊: je t’explique pourquoi.
Ne pas connaitre ou comprendre les causes exactes de l’anxiété de son enfant : c’est OK !
Cela va peut-être te surprendre : mais l’essentiel, quand ton enfant montre de l’anxiété, ce n’est pas nécessairement de partir en chasse du pourquoi du comment ton enfant est ainsi.
▶️ D’une part, parce que connaitre la cause d’un évènement qui est passé (et pour lequel tu ne peux plus rien), ne va pas forcément l’aider à dépasser sa peur. Pense au plongeur qui sortait de son aquarium, cela n’a en rien aidé ma fille.
▶️ Mais d’autre part, parce que tu vas sans doute perdre beaucoup d’énergie, sans pour autant être vraiment aidant pour ton enfant.
Ton enfant a en lui la capacité de guérir de son anxiété
Te souviens-tu de la toute première fois où ton nouveau-né 👩🏻🍼, bien que changé, au chaud, au sec, ayant mangé, et sans maux particuliers, hurla à la mort, alors que tu le tenais dans tes bras et que tu te montrais très présent ?
Ce jour-là, tu as offert à ton bébé son tout premier moment de Rester-écouter : il s’agit de l’un des cinq outils de l’approche parentale Hand in Hand.
À la fin de cette crise, si tu as été présent avec lui jusqu’au bout, en lui manifestant confiance et bienveillance, ta fille ou ton fils a peut-être émis un gros bâillement, avant de s’endormir paisiblement.
Cette façon de porter assistance de la sorte dans les moments compliqués a été mise au point par Patty Wipfler, fondatrice de Hand in Hand.
Elle l’a développée en observant qu’un enfant qui se sentait connecté et en sécurité était en mesure de se libérer de ces tensions de manière particulièrement efficace.
Elle a également remarqué qu’après ces épisodes qui peuvent être très éprouvants, un petit qui ressentait de l’angoisse se montrait comme soulagé. Et son comportement s’améliorait.
Ce phénomène, très visible chez les bébés, nous grandissons avec, et nous conservons cette capacité de guérison.
Mais garde en tête qu’elle nécessite la présence d’un adulte patient et plutôt bien luné à nos côtés.
La mauvaise nouvelle, c’est qu’il est difficile de tenir une posture de maman ou de papa parfait, quand nos enfants dépassent les bornes.
Garde en tête que l’angoisse de ton enfant se manifeste de façons très, très variées
Certains enfants verbalisent extrêmement bien leurs peurs, et sont capables d’identifier avec une précision parfois spectaculaire la cause et les effets de leurs angoisses.
Un de mes fils, six ans, peut me déclarer, au moment du coucher : « Aujourd’hui, je n’ai pas trop aimé aller à mon cours de bricolage. Je ne comprends pas l’accent de l’animatrice, du coup quand je suis rentré, j’étais énervé et j’ai fait un peu n’importe quoi. » Si ton enfant est comme ça, quelle chance !
Malheureusement, tous les enfants ne sont pas ainsi (et c’est OK quand même) : à la place, tu auras plutôt droit à
🫤 de la défiance
🫤 de la provocation
🫤 des titillements entre frères et sœurs
🫤 des feuilles de bananiers arrachées 🍌 (oui, les miens sont en piteux états, heureusement, ils poussent vite !)
🫤 des limites souvent rappelées, mais souvent ignorées aussi
🫤 des fourchettes 🍴qui volent, quand ce ne sont pas des assiettes
Bref.
Tu as bien compris : à partir du moment où le comportement de ton enfant part en cacahouète, c’est qu’au fond de lui, il y a quelque chose qui ne va pas.
Et très, très, très souvent (pour ne pas dire quasi tout le temps), c’est lié à une angoisse. Grande ou Petite. Présente ou Passée.
Le fait de bien l’avoir en tête va sans doute t’aider à t’armer de davantage de patience pour mettre en œuvre les outils que je te propose.
Trois outils pour aider son enfant à se libérer de son angoisse
Alors pour faire court, quand ton enfant a un comportement relou, ne pars pas dans de grandes élucubrations intellectuelles en remontant à l’origine des Temps.
Pare à l’essentiel et dis-toi juste : « OK, il y a sans doute une peur de quelque chose qui se cache là-»
Je te propose quelques outils pour accompagner ton petit à se libérer de son angoisse.
Rester-écouter jusqu’au bout la colère de ton enfant
Cet outil, à mes yeux, c’est l’outil roi, celui qui permet à l’enfant de faire un bon ramonage et de se libérer de grosses tensions.
Si tu n’as aucune idée de comment t’y prendre, je te propose de regarder cette extraordinaire vidéo d’un papa qui offre un Rester-écouter à sa fille de deux ans.
C’est émouvant, c’est très fort, je verse quelques petites larmes à chaque fois que je la vois. Et surtout, ça te montre concrètement quoi faire.
C’est également un outil que j’évoque dans cet article que je t’invite à parcourir aussi.
Le Jeu-écoute : pour aider l’enfant à se libérer d’une angoisse légère
Le second outil qui fait un bien fou, c’est le Jeu-écoute.
Il s’agit d’un outil dans lequel tu vas chercher à provoquer le rire chez ton enfant 😆 (sans le chatouiller !) afin de l’aider à le décharger de ses tensions.
Tous les coups sont permis, et je t’invite à privilégier les situations dans lesquelles ton fils ou ta fille a et garde la position du plus fort, du plus adroit.
Toi, en revanche, je te propose d’adopter celle du plus gauche, et de celui, qui en deux mots, galère un peu.
Et dès que ton enfant rigole : refais ce qui vient de le faire rire 🤡 !
C’est un excellent moyen pour que les tensions légères disparaissent.
Si tu te dis « zut, moi, je ne sais pas vraiment plaisanter avec mon enfant, alors j’ai la solution pour toi :
Télécharge ces trente idées de Jeu-écoute 👇. Dans les moments du quotidien (le lever, le coucher, les repas, les départs en voiture…), elles rendent les choses plus fluides en introduisant une pointe d’humour dans la vie de tous les jours.
Petite anecdote de Jeu-écoute- pour te montrer à quel point tu peux faire simple :
Ce matin, mon fils de trois ans arrive dans ma chambre au réveil, et me demande où est son papa. Je lui explique qu’il est en déplacement et rentrera ce soir.
Cela le rend grognon, et instinctivement, je reprends sa réponse, en faisant un petit bruit bizarre et en approchant mon nez du sien.
Il rigole.
Je recommence.
Il continue de rire.
Au bout de 10 secondes, son humeur avait changé, et on descendait tout sereins, pour le petit déjeuner !
Un outil pour toi, face à l’angoisse de ton enfant
Je t’entends me dire : « Tu es sympa Sophie, mais en fait, je n’ai pas la patience de faire tout ça ! ».
Je vais être franche : moi non plus, en soi, je ne l’ai pas.
✨ Sauf quand je prends du temps pour moi-même, être écoutée et me sentir épaulée.
✨ Sauf quand les angoisses que j’ai moi-même pour mes enfants sont entendues, respectées et non jugées.
C’est à cette condition que j’arrive à puiser en moi la force d’offrir un moment de Rester-écouter à mon fils ou ma fille, ou la créativité pour lancer un Jeu-écoute impromptu.
Alors, regarde autour de toi : qui, dans ton entourage, pourrait être une personne avec qui échanger des temps d’écoute, qui t’aideront à y voir plus clair ?
À Hand in Hand, on appelle ces personnes des Partenaires d’écoute. Moi, j’en ai plusieurs dans ma vie : des mamans que je contacte une fois par semaine, et qui me font un bien fou.
Elles sont attentives à ce que je dis, me font rire et quand je raccroche, je me sens mieux. Je t’invite à écouter les épisodes 10, 11 12 de mon podcast pour en savoir plus.
Tu te demandes peut-être comment s’est finie l’appréhension aquatique de ma fille : très bien, merci !
Il y a eu
🐬 des Jeux-écoute,
🐬 des moments de Rester-écouter,
🐬 beaucoup de courage de sa part pour affronter sa peur,
🐬 beaucoup plus de compréhension et d’acceptation de ma part également.
Aujourd’hui, elle peut nager au milieu des poissons. Peut-être pas aussi sereinement que je lui souhaiterais, mais son angoisse est beaucoup moins présente.
Et toi, à quelle angoisse de ton enfant vas-tu t’attaquer ? Ou plutôt devrais-je dire : à quel comportement débordant — signe d’une angoisse plus profonde 😉 ?
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Et si tu avais une feuille de route pour faire face à cette période si compliquée de la crise d’adolescence de ton enfant ? Je te l’offre et et dévoile le détail de chacune des étapes !