Mon enfant est un vrai pot de colle (help!!)
😱 Est-ce que c’est grave, si je trouve mon enfant « pot de colle ? » Est-ce moi le problème, ou est-ce que c'est lui ?
Dur, dur d’y voir clair dans cette attitude qui parfois nous laisse pantois — surtout quand notre petit continue à vouloir être avec nous après x heures à jouer avec lui non-stop.
Dans cet article, je te propose trois pistes pour décrypter ce comportement au mieux. Car oui : il s'agit bien d'un signal à décoder !
Au programme :
Un rappel du besoin le plus fondamental de notre enfant (et il y a zéro exception !)
Distinguer notre enfant de son comportement : c’est un muscle qui se travaille
Sortir de la logique de marchandage conditionnel
L’importance d’interposer des limites
Un enfant pot de colle aujourd’hui...mais en fait, c’était comment au tout début ?
Attention pour commencer, je vais te proposer de remonter le temps.
Il y a une expression que j’aime beaucoup et qui vient d’un médecin canadien qui s’appelle Gabor Mate : il suggère de poser sur nos petits un regard de curiosité compatissante sur ce que traversent nos enfants :
💭 Quand il est né, la première fois que tu l'as pris dans tes bras.
💭 Quand il a eu sa première fièvre qu'il a eue et qui t'a poussé à en chercher la cause comme un fou.
💭 Quand il a eu sa première grosse déception parce que son club de foot ne l'a pas sélectionné pour le prochain match.
Bref.
Je pense que tu saisis.
Ça y est ? Tu as fait marcher la machine à remonter le temps ? Tu visualises ton « Mini-Enfant-Pot-De-Colle » dans tes bras, et toute l’affection que tu éprouves pour lui ?
Bien.
Maintenant, je t’invite à lister tous les comportements qui t’exaspèrent chez ton enfant :
▶️ Quand il traine le matin,
▶️ qu’il embête exprès ses frères et sœurs,
▶️ qu’il ment,
▶️ que tu as l’impression qu’il te manipule,
▶️ qu’il est collant !
Dans ces moments-là, il devient vachement plus dur de poser ce fameux regard de curiosité compatissante, tu ne trouves pas ?
Alors, on va les prendre une par une, ces réactions, et comprendre ce qui peut bien se cacher derrière.
Qu'indique ce syndrome du « Jamais assez » chez notre enfant « pot de colle » ?
Attardons-nous donc sur un comportement qui peut être particulièrement usant quand on est parent. C’est celui de l’enfant avec qui on passe du temps, avec qui on fait déjà beaucoup de choses, mais pour qui ça ne semble jamais assez, et qui en veut toujours plus.
Toujours plus d’activités,
de câlins,
de sorties ensemble.
Bref. Pour la faire courte : un enfant qui, de notre point de vue, est un vrai petit pot de colle !
L’expression te parait peut-être un peu crue, mais je parle ici de ces moments où on a investi des heures à jouer et à être aux petits oignons avec son enfant, et où on aurait besoin d’une pause. Et pourtant notre enfant semble insatiable et en veut toujours plus…
Tu sais, c’est ce sentiment qu’en tant que parent, on pourrait donner, donner, donner, mais que ça ne serait jamais suffisant pour l’enfant.
On éprouve alors ce sentiment d’être un peu pris au piège, prisonnier entre notre envie bien normale de dire « STOPPPPP » et une culpabilité qui nous murmure à l'oreille : « oui, mais là, on à l'impression qu’il a besoin d’encore plus. »
Bref, on connait bien ce dilemme quand on est parent🫤.
Un dilemme bien connu chez tous les parents, à dépasser
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on peut de le dépasser.
Je t’explique comment :
Quand on arrive à ce point de non-retour, ou clairement, on n’en peut plus, on se dit que peut-être, on peut juste déclarer à l’enfant :
« Écoute, j’ai déjà passé beaucoup de temps avec toi, maintenant, je voudrais faire autre chose. »
Alors, oui, on peut le tenter.
Et peut-être même que ton enfant va acquiescer, sans sourciller, en se mettant en retrait, car il a bien intégré que « la boutique était fermée ».
Tu le retrouveras l’air vague, totalement passif, un doudou dans la main, son pouce dans la bouche, t’attendant. Tu pourras te dire « Mais qu’il est sage ! »… effectivement, il l’est, mais je ne suis pas certaine que ce soit pour les bonnes raisons.
Un autre scénario, c’est que suite à ton explication, il réponde en disant « oui, mais moi ce que je voulais vraiment faire, x ou y ! ».
Nous switchons donc en mode « argumentatif » à lister TOOOOOOOOUTES les choses qu’on a déjà faites avec lui, et en essayant de convaincre son enfant pour lui prouver que ben, franchement ça fait beaucoup de temps passé à 2 !
Et c’est là que peut arriver le point culminant de frustration de l’enfant au cours duquel il va sortir quelque chose qui ressemble à « De toute façon, tu ne veux jamais jouer avec moi !!! »
Genre, le truc, qui nous dépasse, quoi !
Mais que dit-il réellement, quand il nous explique cela ? Et que se passe-t-il lorsqu'il se met en retrait ?
“Décoder” son enfant pot de colle
Décodage : ce qu’il nous dit, c’est « Je me sens rejeté si tu ne veux pas que je reste avec toi, ça m’angoisse vraiment, et quand je suis préoccupé je n’arrive pas du tout à m’occuper tout seul “
Tu comprendras bien pourquoi alors, raisonner pour contrer une émotion inconsciente chez ton enfant, c’est peine perdue.
Car plus on argumentera, plus cela renforcera sa croyance comme quoi personne ne l’entend et personne n’en a réellement envie.
Avant de te donner des pistes pour faire face à cette situation, on rembobine. Je te propose avant tout un rappel des besoins de ton petit.
Petit rappel d’un besoin essentiel de notre enfant
Un enfant exige de l'attention.
De la même façon qu’il a besoin de dormir, de boire et de manger, il aspire à sentir la présence d’un grand, et de ressentir cette connexion au quotidien.
Et même si cela peut sembler paradoxal, ton petit préférera susciter une réaction négative de la part de ses parents, que pas de réponse du tout. Ce n’est pas quelque chose qu'il fait de façon consciente, mais il le fait.
Résultat : nous, adultes, on s’énerve encore plus, ce qu'il interprète comme un rejet de lui-même. Son sentiment d’anxiété va alors exploser, tout comme son désir de recevoir plus d’attention. Et dans cette histoire, seul le grand pourra rompre ce cycle infernal.
Ne compte jamais sur ton enfant pour, de lui-même, trouver une solution pérenne et positive à cette situation.
Avant d’aller plus loin, si tu veux mieux décoder les sensibilités de ta progéniture, n’hésite pas à demander ton livret ‘COMPRENDRE LES ÉMOTIONS DES ENFANTS’.
Tu y découvriras des explications claires des comportements déroutants de tes petits et surtout des outils ultra-pratiques à mettre en place immédiatement pour y faire face. Laisse-moi simplement ton email ci-dessous et je te l’envoie illico !
Trois pistes face à un enfant pot de colle
OK, ce rappel sur le besoin de connexion vital de ton enfant étant fait, passons à quelques pistes pour sortir de cette situation bien compliquée.
Première piste : Ton enfant ne se résume pas aux comportements qu’il te manifeste
La première piste que je te propose, c’est de ne pas confondre ton enfant avec les comportements qu’il manifeste.
Non, il n’est pas collant, il y a juste une conduite qu’il nous faut interpréter comme le signal de quelque chose qui ne va pas chez lui.
Il ne fait pas « exprès», c’est que là, vraiment, sous la surface, il y a quelque chose qui le dérange… et tu ne pourras le voir que si tu empruntes ces lunettes pleines de curiosité compatissante.
Si tu commences à étiqueter ton enfant comme « profiteur», « manipulateur», ou « menteur », il va être très compliqué pour toi d’adopter le recul nécessaire à sortir de ce cycle infernal.
Car oui, le premier pas, c’est bien à TOI de le faire.
J’adore cette anecdote de cette maman qui me racontait qu'effectuer les trajets aller-retour pour récupérer son fils à l’école lui prenait une heure.
Une heure, c’est beaucoup.
Du coup, en arrivant chez elle, elle avait une seule envie : avoir un temps juste pour elle 😴.
Et à ce moment-là, elle jugeait son garçon pot de colle, et à tel point que les retours dans la voiture étaient épouvantables.
En réfléchissant à cette situation qui devenait intenable, pendant un moment d’écoute, elle s’est dit « Oui, mais en fait, je le trouve collant, alors que lui, il ne m’a pas vu durant huit heures, il a simplement besoin d’un instant de cinq minutes avec moi pour se reconnecter ! ».
Alors, elle a changé sa routine, et en revenant de l’école, elle a décidé d’offrir un petit Temps Particulier à son enfant.
Et de ses propres mots : « C’est cinq minutes d'investies, pour deux heures où il joue en autonomie derrière. C’est magique ! »
Deuxième piste : L’attention à offrir à son enfant nécessite d’être inconditionnelle
Pour recevoir l’attention d’un adulte, un enfant ne devrait pas avoir besoin de « travailler » dur. Cette attention se doit d’être inconditionnelle.
▶️ Il ne devrait pas avoir lui être nécessaire de décrocher de bonnes notes pour qu’enfin ses parents s’intéressent à lui et à sa vie à l’école.
▶️ Il ne devrait pas sentir que se montrer docile et obéissant est la seule façon d’obtenir l’approbation de ses parents et de susciter de l’intérêt pour lui-même
▶️ Il ne devrait pas avoir besoin de faire le « show-off » chez lui (parler très fort, faire le fou, enfreindre toutes les règles familiales pour susciter de l’intérêt, même négatif, de la part de ses parents.)
Encore une fois : celui-ci se doit d’être gratuit.
Autrement, il pensera que sa valeur dépend uniquement de ces actes et non de ce qu'il est intrinsèquement 🫤.
Donc, revenons à nos moutons 🐑 : plus l’attention que tu offres à ton enfant est inconditionnelle, moins tu auras le risque de rentrer dans ce cycle de « je veux encore plus » de sa part.
Un jour, j’ai rencontré un père qui était très inquiet des notes de sa fille.
Elle était en 3e et avait de grosses facilités, mais de ses propres mots « elle ne foutait rien ».
En revanche, elle avait une énorme passion dans la vie : l’équitation 🐴
Du coup, le papa avait adopté une logique de marchandage où il avait déclaré à sa collégienne, qu’il ne l’accompagnerait à ses entrainements que si ses résultats remontaient.
Elle avait accepté (en même temps, elle n’avait pas exactement le choix).
MAIS elle ne travaillait que si son père se mettait à côté d’elle quand elle faisait ses devoirs.
Alors, oui, le papa la trouvait hyper collante du coup, mais il se disait « bah, au moins comme ça, elle a de meilleures notes, et c’est gagnant-gagnant »
Oui et non.
Car en filigrane, il y a quand même une attention de la part du père envers sa fille qui est complètement dépendante des résultats qu’elle recevra.
On est bien loin de l’intérêt gratuit.
Et moi, je n’étais pas du tout étonnée que la demoiselle demande à son papa d’être à côté d’elle pour réviser. C’était sa façon à elle d’obtenir quelques miettes d’affection dont elle crevait d’envie.
Et si ce monsieur essayait d’offrir cette attention inconditionnelle, en dehors du marchandage des notes et de l’équitation ?
Pourquoi avant le moment de faire les devoirs, ne pas lancer par exemple des moments de détente enfant-adulte, pour baisser le niveau de tension de sa fille ?
Si tu veux en savoir plus sur le Jeu-écoute, je t’invite à télécharger 30 idées de Jeu-écoute à utiliser dans ton quotidien pour plus de complicité avec ton enfant :
Troisième piste : Interposer une limite quand ton enfant pot de colle en veut « encore plus »
La troisième piste que je te propose, c’est que donner encore plus d’attention à un enfant anxieux dans sa relation à son papa ou sa maman, ne va pas améliorer les choses.
Cette anxiété, il faut aider ton petit à la digérer.
Et pour ça, je ne peux que te conseiller d’utiliser un autre outil d’écoute de l’approche Hand in Hand : interposer une limite.
Quand ton fils ou ta fille réclame toujours plus de temps avec toi, et que tu as décrypté qu’il y avait autre chose, qui se jouait là-dessus ; tu peux alors déclarer calmement, mais fermement « NON, mon grand, là on va s’arrêter ».
Pas la peine d’argumenter, ou de convaincre.
Une fois cette limite, arrive le moment de rester-écouter ton enfant : il va tempêter, s’énerver peut- être jurer, et certainement pleurer.
Ton rôle, c’est alors d'être avec lui, de l’assurer que tu resteras jusqu’au bout, et que ça va aller.
L’idée de cette bulle que tu lui proposes, c’est qu’il digère en ta présence calme et posée, toutes les angoisses qu’il a en lui.
Plus ces moments de défoulements lui seront offerts fréquemment, plus leur intensité diminuera.
Et surtout, plus il sera convaincu du soutien inconditionnel que tu lui donnes.
Ces passages compliqués ne sont pas une partie de plaisir, mais ils sont tellement efficaces ! Et n’hésite pas à les « contre balancer » avec des instants à deux sympas avec les outils de Jeu-écoute et de Temps Particulier.
C’est en utilisant tous ces outils d’écoute ensemble que tu renforceras ce lien parent-enfant et aidera ton enfant à dépasser ses angoisses et sa peur d’être rejeté.
En guise de conclusion, je te proposerai enfin de poser un regard peut-être un peu critique sur les moments que tu partages avec ton fils ou ta fille.
En trente ans, on a remarqué que la durée moyenne passée à travailler chaque année avait augmenté de près de 150 h.
C’est quasiment un mois supplémentaire d'une activité professionnelle à temps plein.
Pas étonnant, dès lors que nos enfants recherchent encore plus qu’avant, à avoir des instants en tête-à-tête avec nous, quelle que soit la stratégie qu’inconsciemment, ils essaient de mettre en œuvre.
Un petit qui a du mal à se réguler aura toujours des difficultés à se sentir serein dans une atmosphère survoltée où tout s’enchaine sans arrêt.
Alors ce que je te propose, c’est de prendre un peu de recul, seul ou avec ton Partenaire d’écoute, pour te demander :
▶️ Quels sont les activités et les engagements non essentiels que je pourrais faire sauter pour une vie familiale moins débordante ?
▶️ Quelles déceptions de la part de mon entourage (collègues, amis) suis-je prêt. e à affronter au nom d’une relation parent-enfant de bien meilleure qualité ?
Désolée de finir sur cette petite note un peu dure à avaler certainement 🙈, mais je suis convaincue que ce sacrifice d’aujourd’hui pourrait avoir des bénéfices incroyables à long terme.
Et devenir une condition non négociable pour assurer une vie de famille bien plus épanouissante.💞
Cet article t’a plu ? 📌 Épingle-le sur Pinterest pour le retrouver plus tard !
Et si tu avais une feuille de route pour faire face à cette période si compliquée de la crise d’adolescence de ton enfant ? Je te l’offre et et dévoile le détail de chacune des étapes !